dimanche 25 janvier 2015

Pragmatisme et petits bricolages

Savez-vous bien que la glu liquide est désormais disponible dans des flacons de 5 g munis d'un applicateur-pinceau ?

Hosannah au plus haut des ciels et toutes ces sortes de choses.

Tout bricoleur-colleur confronté un jour au flacon sans pinceau sait de quoi je parle et verse comme moi des larmes de joie : finie la grosse goutte incontrôlable qu'on ne sait comment éponger ou alors il faut prendre un mouchoir en papier et ça colle au mouchoir et on a les doigts tout collés, ce qu'on cherchait plutôt à éviter. Et on dit des gros mots et on voue aux gémonies les gens et les choses.

C'est juste dommage que sur le flacon la glu soit renommée glue, on se demande bien pourquoi*. 

C'est joli comme tout « glu », ça n'avait pas besoin de ce « e » ou alors le gars en avait trop et a décidé d'en coller un là, on ne saura jamais.

* J'ai bien évidemment un avis sur la question, mais comme c'est dimanche, je vais faire celle qui non, ça nous fera des vacances.

vendredi 16 janvier 2015

logical song



Un peu de musique
ça ne peut pas faire de mal.

Welcome, my friend, to the Machine !

On avait envie d'aller voir Les nouveaux sauvages, mais on se tâte, on se tâte. Des fois que ça nous donnerait des idées. 

Ouh la la, c'est mal !

C'est que mon mari est agacé et lassé de devoir se rendre toutes les semaines à Pôle Emploi pour réclamer comme un mendiant que les services veuillent bien débloquer son dossier, afin que lui soient payés les sous qu'on lui doit.

Nous habitons un quartier qui regorge de situations compliquées et hautement problématiques, entre les intérimaires qui travaillent un peu et puis plus, les précaires qui jonglent entre plusieurs boulots, ceux qui sont contraints à accepter des salaires largement inférieurs à leurs compétences pour cause de tensions persistantes sur le marché de l'emploi. 

On aimerait que les gens qu'on a en face de nous à Pôle Emploi soient à la hauteur de la situation, parce que, certains jours, il faut le dire, ça ajoute de la fatigue à la fatigue.

PS : Sinon, vous avez entendu parler du nouveau compte de formation, le compte personnel de formation (CPF) ? Heureusement qu'il y a des trucs qui avancent dans le bon sens, on deviendrait vite grincheux, sinon.


dimanche 11 janvier 2015

Marchons, marchons...

One - Comme pas mal de gens, je suis allée marcher dans ma ville. 

Il faisait beau, je n'avais jamais vu autant de monde dans les rues, le tram stoppé, les automobiles à l'arrêt et les automobilistes désemparés, demandant des comptes aux agents, réclamant des explications et des excuses, non mais c'est quoi ce bordel, comment je fais moi pour rentrer chez moi, vous allez me dégager tout ça et un peu vite, et les agents restaient de marbre.

Deux jeunes gens propres sur eux et bien élevés nous ont remis un tract de la FIDL appelant les lycéens à une action prochaine. 

Je leur ai tout de suite demandé quel parti se cachait derrière leur association, expliqué que je me méfiais des partis politiques quels qu'ils soient, grandement responsables, à mon humble avis, du bordel ambiant.

Les jeunes gens m'ont assuré que l'appel émanait d'étudiants apolitiques et totalement indépendants. 

De retour à la maison, une recherche rapide nous a permis à mon mari et à moi de découvrir que la FIDL est en fait un sous-marin du PS.

Ces jeunes gens l'ignoraient-ils ou ont-ils si honte que ça ou quoi ou qu'est-ce ?

Two - « Et maintenant, on fait quoi ? » J'imagine qu'on est nombreux à se poser la même question ce soir.


LOVE IS ALL - ROGER GLOVER




Quand j'étais gamine, chaque fois que je voyais ça à la télé, ça me redonnait de l'espoir. ♪♫



samedi 10 janvier 2015

Groupusculaire, vous avez dit groupusculaire ?

Ces derniers mois, j'ai essayé de porter ma colère et mes questions auprès de différents groupes et associations clamant leur amour de l'autre et leur volonté farouche et déterminée de faire advenir un monde meilleur.

J'avoue, je n'ai pas le look. 

C'est un tort : pour changer le monde, il faut afficher la panoplie correspondante et idoine. Si tu n'as pas de béret étoilé sous la main, va faire un tour dans le bar associatif de ton quartier pour t'informer des dernières tendances. 

Il y en a un par chez moi où se pratiquent ardemment le yoga et la communication non violente, où on mange bio, éthique et local et où le moindre alien qui tente de rompre l'entre-soi est férocement dévisagé et découragé de s'immiscer dans ce petit monde où l'on pense juste et bien.

Une fois abandonnés à leurs mimiques niaiseuses ces nouveaux Tartuffe, j'ai tenté de rejoindre un autre café associatif. J'avais envie de débattre et de m'exprimer, mais j'ai vite compris qu'il était mal vu de poser des questions, qu'il fallait écouter les détenteurs de la parole sacrée nous dispenser leurs lumières, comme à la télé, sauf qu'en plus il fallait se geler le cul et se péter le dos et les genoux sur des sièges inconfortables. 

J'avais un peu remué quelques questions dans mon coin mais je n'ai pas été ravie par le niveau des débats, certains se contentant d'asséner des noms d'auteurs sans jamais émettre un avis un peu consistant. Sans compter les egos protubérants et encombrants, cela va de soi.

Les débats ressemblaient surtout à des joutes oratoires au cours desquelles les gens s'écoutaient parler et tentaient d'humilier par leur flamboyante capacité à moudre du vent tout contradicteur.

J'ai fini par écouter mes lombaires et mes ménisques et renoncé à exposer ma non-conformité aux regards méfiants et aux discours formatés.

Aujourd'hui, je crois que j'ai fait le tour de la question : je reviens d'une réunion soi-disant ouverte à tous à propos des intermittents et des précaires où je me suis sentie accueillie à peu près comme le lépreux agitant sa crécelle.

Ils se connaissaient tous et toutes et on sentait que ça leur faisait plaisir, cette connivence. Ils se tenaient bien chaud. Au point qu'ils ne pouvaient pas ouvrir le cercle pour m'accueillir et me dire bonjour. Je me suis arrachée vite fait. 

On ne m'y reprendra plus.

J'ai quand même dans l'idée que ces tactiques systématiques n'aident pas à réduire le bordel ambiant.