mardi 24 mai 2011

Cinéma

La Terrasse, d'Ettore Scola. 
Il est passé hier soir sur le câble et on l'a regardé, bien contents d'entendre causer italien (surtout moi). 
À force de berlusconeries, on en vient à oublier que les Italiens sont cultivés et drôles, ce que ce film désenchanté et un peu amer par ailleurs confirme et au-delà.

jeudi 19 mai 2011

Se lever tôt, bosser dur et se faire arnaquer...

J'ai reçu ma fiche de paie pour ma semaine en tant qu'employée de restauration. 

Le taux horaire indiqué sur la fiche de paie est inférieur à celui indiqué dans le contrat et, bien sûr, mes heures supplémentaires ne sont pas prises en compte.

Moralité : boulot de merde déjà payé en soi une misère, mais en plus, tu es censé travailler gratos (pour montrer que tu es motivé ou je ne sais quelle connerie du genre). 

Si encore il s'agissait d'un boulot qui te gratifie d'une manière ou d'une autre, mais non. Du pur labeur inintéressant où tu te fais en plus chier sur la gueule par des bureliers persuadés qu'ils ne seront jamais à ta place et que si tu y es, à ta place, c'est que tu l'as bien cherché et que tu es une tâche.

J'ai envoyé une belle lettre de protestation en recommandé avec AR. 

Je précise que la société qui essaie de m'estamper de belle manière n'est pas une petite affaire au bord du gouffre mais une grosse machine, avec des bénéfices et tout le bazar. 

Plus ça va, plus ça va, moi je dis... Et je dois dire que je regrette encore moins d'avoir mis les bouts et de ne plus travailler pour ces margoulins.

samedi 14 mai 2011

Pas de relâche pendant le week-end

Rendez-vous encore bien sympa cet après-midi avec une dame qui recrute mais elle ne sait pas trop qui ni pourquoi... Comme je lui fais remarquer que l'annonce Pôle Emploi ne correspond pas avec ce qu'elle me présente du poste (annonce Pôle Emploi : vendeuse en libraire ; poste proposé par la dame : manutentionnaire), elle s'arcboute et on sent qu'elle entend bien que l'éventuelle employée se tienne pour dit tout de suite qu'elle est la chef et que la chef a toujours raison.

En gros, elle m'a intensément découragée d'accepter le boulot et je dois dire que je me suis vite laissé convaincre qu'on n'avait pas grand avenir ensemble. Les petits chefs, j'ai déjà donné, merci !

La petite employée qui ne perd pas une miette de  l'entretien (elle participe au processus de recrutement ou un truc du genre), prend tout cela très au sérieux et me regarde avec satisfaction. Servilité et fayotage bien dégueulasses. La médiocrité et la malfaisance tiennent vraiment le haut du pavé, ces jours-ci, ou c'est moi qui déraille ?

mardi 10 mai 2011

Encore une expérience bien intéressante...

Je me démène pour rentrer dans le flux des travailleurs et parfois, ça marche. 

J'ai donc été contactée suite à une candidature enthousiaste (en gros, j'ai surtout et avant tout besoin d'un travail pour payer mon loyer, pour être honnête, mais par les temps qui courent, il faut pratiquement simuler un orgasme à l'idée de travailler, y'a des baffes qui se perdent). 

J'ai donc dégoté un boulot bien intéressant dans une cuisine centrale (à moi les quintaux de tomates et de carottes à éplucher et énucléer !) puis comme dame de cantine dans un self d'entreprise pour de bien sympathiques bureliers dans une banque. 

Bien marrant, comme expérience, parce qu'il faut en fait se faire greffer des membres supplémentaires pour tenir la cadence qu'on te demande de tenir. Et que les bureliers te parlent avec une condescendance certaine, parce que tu es certainement une pure conne pour te retrouver là où tu es. Je confirme. 

J'ai donc finalement rendu mon tablier et souhaite bien du courage aux femmes qui tiennent le rythme et se font prendre pour des sous-connes tous les midis par des espèces d'engeances.

J'avoue, le plus dur, c'était de travailler comme une tarée (pas possible de prendre plus de 10 minutes pour manger, alors que mon contrat stipulait une pause de 30 minutes), pas possible non plus de prendre le temps de faire pipi, juste marner marner marner marner marner. 

Tout ça pour tomber en fin de journée, quand ton T-shirt est  trempé de ta sueur de travailleuse sur les rotules, sur les becs des nanas de l'encadrement. Elles n'aiment pas trop qu'on fasse des heures sup, surtout si on a demandé à se les faire payer, parce que les autres nanas, quand elles font des heures sup (et elles en font, elles sont motivées et le boulot, ce n'est pas ce qui manque), elles ne se les font pas payer, elles sont censées prendre des repos compensateurs... qu'elles ne prennent jamais... Elles bossent donc à l'œil.

Tout ça pour le SMIC... 

Ça laisse songeur... 

Comme je ne me voyais pas me jeter plus en l'air que ce que je faisais déjà et que j'ai senti que nos relations allaient très vite se dégrader si je faisais des heures sup tous les jours, j'ai préféré qu'on en reste là. 

La nana que j'étais censée remplacer, non seulement elle le tenait, le rythme, mais en plus, elle se cognait minimum deux heures sup gratos par jour parce qu'elle arrivait tôt tous les matins pour  améliorer l'ordinaire des bureliers. J'avais d'ailleurs été vivement encouragée à faire de même (« c'est toujours meilleur quand c'est fait maison »). Sauf que la question du temps que ça prend et de qui le paye n'avait pas été abordée (certainement par excès de délicatesse).

No comment...

lundi 9 mai 2011

A Télérama, ils connaissent mieux les ouvriers que la gauche bobo et bien-pensante

Je vous livre ça en vrac :

« Les ouvriers se méfient de la gauche bobo et bien-pensante, et un « racisme social », affirme Lefevbre, une sorte de mépris du « peuple » par les intellectuels, sévirait en sens inverse, dont Nicolas Sarkozy a tiré le plus grand profit. »

Il s'agit d'un article paru dans Télérama du 7 au 13 mai 2011. Notez l'utilisation du conditionnel et des pincettes dans un cas et celle du présent dans l'autre.