samedi 31 décembre 2011

Jacques Dutronc - L'opportuniste (Live).avi



« Par les mânes de mes ancêtres », murmure le gorille, 
« Par les plus hautes instances », 
murmurent le dragon, le chien, le chat et le rat, 
tandis que Victor, Jean, Maurice, Stéphanie, Marcel et Léon 
lèvent aux ciels des yeux contrariés, 
« Quelle engeance, cette famille de merde, les retourneurs de veste, les opportunistes, les profiteurs de misère ! »

Kèskabienpulémetdanctétatlà ?

La lecture de Libération du 5 avril 1984.

Gros titre : Mitterrand capitaine d'industrie
Surtitre : Une conférence de presse à l'américaine pour s'expliquer sur sa politique
Chapô : Debout près de deux heures derrière un pupitre à la fois professoral et volontaire, à l'occasion cassant avec les journalistes, le président de la République a maintenu et expliqué les choix d'une politique industrielle qui a tiré les leçons de l'exemple américain et entend désormais puiser dans « la ressource humaine ».

Page 9 du même journal même date
Le prof Mitterrand n'aime pas les cancres

Jacques tirant sur sa clope murmure : « Ça tombe bien, tu vois, les cancres n'aiment pas Mitterrand... »

Lire pages 2 à 15.

C'est tout. Vous pouvez fumer -~~~

Sgt Peppers Lonely Heart Club Band- The Beatles (Remastered!

TELEPHONE - Hygiaphone

Jean-Louis Aubert dans "On Connait la musique" - 2/3

Telephone - La Bombe Humaine

Téléphone - Ca c'est vraiment toi

Téléphone - un autre monde - Karaoke

mercredi 28 décembre 2011

France-Russie, Russie-FRance


Bonjour à nos amis russes
qui passent par ici !

Re lectures gorillesques

Revenant vers le gorille, je le vis plongé dans Un amour de Swann, une édition de poche qui paraissait avoir quelques dizaines d'années*.

« Que les hommes sont bêtes, me dit-il. Leur timidité, leur extrême pudeur et leur bonne éducation les mettent à la merci de femmes sans scrupules. Le pauvre Swann en a mis du temps avant de réaliser que la femme qu'il idéalisait était en fait une demi-mondaine, une pute en somme, à la recherche d'un gros paquet de fric. Pauvre Swann ! Il se fait piéger et réduire en esclavage par la donzelle et ça le rend bien malheureux. Il est condamné au faux-semblant. Il lui parle dans la crainte qu'elle ne se mette à gueuler. Il la ménage, il file doux et fait le dos rond, mais il est très malheureux. Il ne faut pas pleurer ce genre d'amour... qui n'en est pas. Le vrai amour arrive toujours aux coeurs qui le désirent ardemment et en rêvent. »

Sacré gorille, il en avait les larmes aux yeux !


* Après vérification par nos services de correction et d'analyse : (date de publication =1961) + (éditeur = Livre de Poche) + aquarelle de Van Dongen en première de couverture. 


C'est tout, vous pouvez fumer !

Le gorille s'instruit

Je l'ai trouvé ce matin en train de lire Insultages. Dictionnaire d'insultes (Les Crevettes au Pastis, 2000).


« Sais-tu ce qu'est un résidu de grabuge ? m'a-t-il ensuite interpelé. Interloqué, j'ai fait signe que non, bouche bée.
- Je cite, a-t-il doctement chaussé ses lunettes : « Le "résidu de grabuge" est un minuscule taré qui envoie purée et petits pois sur ses bagarreurs au long cours de parents (comme chaque jour aux heures des repas). À noter que le résidu de grabuge se nourrit de ses bavoirs. »


Je me le suis tenu pour dit et j'ai fait le nécessaire.


On dit quoi ? On dit « Merci, les Crevettes ! »

Singing gorilla

Le gorille, après avoir fait des choses à un juge peu intègre et s'être enfilé une avocate sans foi ni loi (il est taquin, faut dire ; je ne discuterai pas de ses goûts en matière sexuelle, chacun son rock'n'roll), après donc, le gorille guilleret chantonna en balançant ses bras et en esquissant une mignonne petite danse :

C'est la cantilène des têtes en gelée
la cantilène des têtes de mou
la cantilène des pas frais 
des nuisibles toxiques
qui tournent en rond dans leur petit monde 

La cantilène des abrutis haineux
la cantilène des diffameurs 
des lanceurs de couteaux dans le dos
qui jaspinent ragotent 
salissent tout ce qu'ils touchent
jaloux, aigris, envieux, méchants, sournois
déterminés à nuire 
sous leurs sourires faux-cul

Ils changent de visage 
quand ils croient qu'ils te tiennent
Ils montrent leur vrai visage

Faut leur botter le Q
Et pas qu'un peu
Ces pue-de-la-gueule qui rentrent chez toi 
fracassent tout, saccagent tout 
alors que tu les a reçus la main tendue 
avec ton cœur dessus

Faut leur écraser leur gueule 
dans la sciure et pas mollir
Ils cherchent à t'attendrir
Ils ont souffert qu'ils disent...

Mords la main qui t'a nourri, protégé et aimé
salis celui qui t'a aimé et choyé, 
tête en gelée, tronche de mou
traîne-le dans la boue et abuse de sa bonté

Et tu finis la gueule dans la sciure 
avec un bon coup de pompe 
intersidéral dans le cul 

Et ce n'est pas volé, 
tête en gelée, tête de mou
pauvre congre à face de raie !


La chanson terminée, le gorille fuma une clope et alla se coucher.

mardi 27 décembre 2011

Une rencontre dans mon jardin de bon matin

Me promenant de bon matin, j'ai croisé un gorille au regard intense. 

« Que t'arrive-t-il ? lui ai-je demandé.
- Ne t'inquiète pas pour moi, je réfléchis, je médite, je pèse le pour et le contre, le oui et le non, je fais le ménage, je passe le balai vigoureusement, je m'occupe, quoi... »

Je l'ai laissé à ses occupations d'assainissement.

Son sourire en disait long comme mon bras ou comme une bonne vieille massue des familles.

Je n'aimerais pas le croiser ces prochains jours et lui avoir causé quelque tort que ce soit.

Je suis allé ensuite me laver les dents, me regardant bien droit dans les yeux dans la glace.


jeudi 22 décembre 2011

I wish U a Merry Xmas, I wish U a Merry Xmas ♪♫


Quelques jours de repos 
bien mérité...
Portez-vous bien !
Je vous souhaite 
de tout  
de partager 
du bon temps 
avec vos proches.

Les p'tits papiers

Une chanson qui parle de petits papiers, par un trio d'enfer : Birkin, Gainsbourg, Dutronc, 1972.

Et une nouvelle image, qui récompense votre exemplaire sagesse :
La Marseillaise, Rude, Arc de Triomphe, Paris

C'est tout, vous pouvez fumer !

mercredi 21 décembre 2011

Des frites, bordel !!! (Thomas Dutronc)

Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir

Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.
Au Cabaret-Vert :  je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. — Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

— Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! —
Rieuse, m’apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,

Du jambon rose et blanc, parfumé d’une gousse
D’ail, — et m’emplit la chope immense, avec sa mousse,
Que dorait un rayon de soleil arriéré.

Octobre 70.
Arthur Rimbaud, Poésies, cahier de Douai

On n'est pas là pour s'faire engueuler

Une petite chanson


et une image, car vous avez été bien sages

Politiciens énervés, sachez qu'on peut se fâcher♪♫

Cette chanson dans la tête ce matin : Alain Souchon chante fermement
Une bonne nouvelle, ça fait toujours plaisir !

Toujours dans la rubrique « Sous la couette avec des chaussettes »...

Un film avec des costumes magnifiques, en technicolor de rêve, avec un Écossais, à qui, évidemment on ne peut pas se fier (le film est tiré d'un bouquin de Walter Scott),  Saladin le magnifique, le roi Richard Cœur de Lion (c'est George Sanders et il est plus que bien), des joutes chevaleresques dans le désert (avec harnachement complet, je ne sais pas comment ils ont fait, ils devaient avoir très très chaud !), un roi de France placide et peut-être un peu alcoolo, des aigrefins comploteurs, une histoire d'amour qui fait penser à Eternal Flame... et des barres marrantes en douce. 

By saint Andrew, it's a kind of magic ♪♫ !

Un p'tit crobard et un grand blond avec une chaussure noire

Marrade poilade rigolade maximale avec Pierre Richard et sa godasse noire, rouge, puis noire again et Rochefort, Carmet (comme d'hab', génial), Jean Bouise, Duchaussoy et Mireille Darc...  
Et Yves Robert en chef d'un orchestre impassible qui continue à jouer au beau milieu d'un bordel à la Hellzapopin (ou presque, il m'arrive parfois d'exagérer).
Grand moment de détendage intense de maxillaires : ce film devrait être remboursé par la Sécu sans franchise !
PS : Quand la petite a vu Rochefort, elle a hurlé, contente de le voir : « C'est Amaguiz ! »

mardi 20 décembre 2011

Sous la couette en chaussettes devant l'écran

Laurel et Hardy sous les verrous et dans les champs de coton, E.T. qui cherche toujours à téléphoner maison et Le Guignolo avec une réplique intéressante : « Issu d'une famille malhonnête mais pauvre », de Michel Audiard le grand, le magnifique, l'inaltérab'. 

Le film fait visiter Venise (le Danieli entre autres, excusez du peu), entendre Mozart et voir des peintures de Canaletto, c'est riche, tout de même. 

Lautner, gros respect.

Et pour conclure sur une note désopilante, juste un titre : Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages.

C'est tout, vous pouvez fumer !

Parce que je le vaux bien

Une question au passage : pourquoi L'Oréal n'a-t-il pas été nationalisé après la Libération, étant donné les activités collaborationnistes voire franchement hitlériennes notoires et avérées de son patron ? 

Question subsidiaire : pourquoi pas le faire maintenant, ça fait un paquet de pognon, ça règlerait une partie du problème de la dette, que nos caisses sont vides et qu'on fait des KDO à Liliane alors qu'elle n'a vraiment pas besoin de ça (sans compter que je ne sais même pas si elle s'en rend vraiment compte...) ?

lundi 19 décembre 2011

Film drôle, smart et cru avec BO bien aussi

On vient de voir Going The Distance, de Nanette Burnstein : ça déchire bien ! 
Superbes images de New York, en prime, et aussi du Golden Gate de San Francisco, ça donne envie de... décoller !

La jeune Barrymore ne trahit pas le sang de ses illustres ancêtres, elle est vraiment terrrrrrrrrrible ! 

Le gars qui joue son petit copain est mignon tout plein aussi et on apprend en prime comment la moustache permet de remonter le temps. Indispensable !

Quelques livres

  • Certains l'aiment chaud et Marilyn, de Tony Curtis, Le serpent à plumes (exceptionnellement pas un poche, mais c'est un KDO) : Mémoires du beau Tony, drôles, avec quelques photos du tournage du film, un bonheur pur !
  • Docteur Ventouse bobologue 2, de Claire Brétécher, autoédition (3 euros chez les bons bouquinistes) : si tu es malade et que tu veux rire un peu, rajoute ça à ton ordonnance, pliée en 2 tu seras.
Pour une toute minuscule poignée d'euros, hier, chez le bouquiniste sympa de Saint-Michel (j'adore Saint-Michel, je le vénère, je le porte au plus haut des cieux, c'est mon alpha, mon oméga, ma... bon bref...) des poches à foison (1 € les 3, c'est cadeau, ça fait plaisir !) :  
  • Le rayon vert + Voyage au centre de la terre de Jules Verne (avec les illustrations de l'édition Hetzel, s'il vous plaît)
  • Dans un mois dans un an de Françoise Sagan
  • Réflexions sur la question juive de Sartre
  • Un amour de Swann de Marcel (le mien tombait dangereusement en loques), je ne le répéterai plus (enfin jusqu'à la prochaine fois) : c'est la clé d'accès à La Recherche du temps perdu, la pierre qui dépasse du mur
  • Les pas perdus de René Fallet
  • Pierre et Jean de Maupassant
  • Rhum de Blaise Cendrars
  • Le procès de la momie de Christian Jacq (j'ai jamais lu Christian Jacq mais j'aime bien l'Égypte, je voulais le laisser, mais sur la 4e de couverture, c'est écrit : « Un roman policier très documenté sur fond de ferveur égyptologique, dans le Londres du XIXe siècle. », ça a fait détaler mon snobisme et piqué ma curiosité.
  • + une carte postale de la place Stanislas à Nancy, d'un Jean-Louis, fumeur poli à la belle écriture, qui a passé de bonnes vacances, a une famille unie, aimerait bien qu'on lui renvoie son appareil de photo et ses lettres, et n'abîmera pas Physique et Quantas, de de Broglie. 
Bon maintenant, va falloir se décider : çui-là ou çui-là, la vie est trop dure des fois :-D
    Joyeux Noël, Félix !

    jeudi 22 septembre 2011

    Chopé au vol

    Trois femmes arabes habillées à l'occidentale (je précise parce que dans notre quartier, on en voit pas mal entièrement voilées) discutent:

    - Lui, avec le blagou qu'il a...

    mercredi 7 septembre 2011

    Désintox

    Après une semaine sous les arbres à nous esbaudir comme des citadins névrosés devant le passage de troupeaux de vaches, de moutons ou de pottoks, nous sommes rentrés avec de bonnes résolutions, parce qu'il y en a marre de nous laisser bouffer la tronche : le soir, on n'allume pas la télé avant l'heure du film (si film il y a). On y gagne sur tous les tableaux : on n'a plus à se farcir à notre corps défendant les tonnes de pubs et on mange mieux.

    L'année dernière, j'ai regardé Le Grand Journal et L'Édition spéciale et je n'ai pas eu envie de repiquer au truc. J'ai jeté un œil sur la nouvelle émission du midi sur Canal +, avec une sociologue insignifiante qui se prenait au sérieux et a débité un tas de clichés.

    Je me suis dit que j'aillais plutôt les laisser entre eux cette année, arrêter de me faire du mal et utiliser ce temps à des choses plus conformes à mes aspirations.

    L'air de rien, je gagne presque deux heures par jour...

    dimanche 21 août 2011

    Pauvre poulet !

    L'autre soir, je suis tombée sur un reportage un peu flippant. 

    Thierry Marx, chef français omniprésent à la télévision, visitait une ferme de poulets en Israël. 

    Le propriétaire de la ferme a mis au point par croisement une race de poulets sans plumes et bien plus gros que les poulets ordinaires, ces clochards rachitiques qui nous font perdre un temps fou avec leurs plumes, sans compter que ça leur tient chaud.

    Les pauvres bestioles hypertrophiées faisaient un peu pitié, avec leur peau nue et leurs yeux hébétés.

    Pour parfaire l'expérience, le chef  cuisina ensuite les deux sortes de poulet et ses convives déclarèrent avec un bel enthousiasme que le poulet sans plume était bien meilleur.

    Marx évoqua le cas de la carotte, qui apparemment doit sa belle couleur appétissante à une sévère sélection, pour justifier la transformation utilitariste du poulet en un monstre légèrement obscène.

    Je suis sceptique : est-ce une blague de premier avril ? 

    Parce que si ce n'est pas le cas, je le dis tout net, je ne mange plus de poulet, je ne veux pas encourager ce genre de délire.

    samedi 20 août 2011

    Se balader sur la blogosphère...

    Le premier blog que j'ai consulté, c'est celui de Virginie Despentes. 

    Ça reflétait une vie un peu désincarnée, entre soirées branchées dans des boîtes crépusculaires (avec des gens aussi improbables que Million Dollar Baby) et autres machins. 

    Je l'ai suivi jusqu'à la fin, je découvrais le fait de pouvoir lire un texte écrit par un autre utilisateur d'Internet, chez lui, pas animé a priori par autre chose que la nécessité vitale de communiquer. 

    Je veux dire, à part ceux qui touchent du pognon parce qu'ils sont sponsorisés par une marque ou qu'ils font partie du buzz médiatique, tout le monde est ici pour balancer son truc, lire un truc balancé là et puis c'est tout, non ?

    Je parcours un certain nombre de blogs (y compris les plus connus parmi les blogs de filles*, je suis une merde, je suis vendue au capital, bouh !), tous les jours, ou au moins chaque jour que je me colle devant mon ordinateur (je suis très disponible actuellement du fait d'une lacune d'occupation rémunérée, j'ai fait des études de lettres et je suis légèrement handicapée socialement, j'ai donc une attirance naturelle vers cet outil), et je dois dire que plus ça va et plus je consulte vite fait mes mails des fois que je reçoive autre chose qu'un mail de Pôle Emploi, de Vacances Moins Cher (j'ai commandé des billets de train sur Internet pour me rendre à un entretien de boulot et maintenant, ils me prennent pour une bourge qui part en week-end sur une impulsion de dernière minute...) ou de PriceMinister (j'ai vendu un ou deux bouquins sur Internet lorsque je croyais que j'allais me reconvertir en bouquiniste), qu'autre chose donc que ces mails de pub ou de propositions d'emplois toutes payées 9 euros de l'heure (non, non, rien à voir avec la théorie du complot ou le point Godwin, juste un chiffre bien dessiné : 9.), qu'autre chose arrive un jour dans ma boîte électronique. 

    Je consulte mes mails, je fais un tour rapide sur les blogs que je consulte (y compris ceux dont la lecture me rend légèrement honteuse, Diglee et consorts, tellement dans la hype mouve de la tendance, tu les lis et tu restes coite, tellement c'est crétinou-gentillet-TF1-mainstream et beauf sous des apparences branchées) et puis je joue à la dame de pique. 

    Un paquet de blogs, c'est juste une crétine blindée de thunes qui est toute contente de montrer comment sa vie c'est trop la classe, qu'elle fait une école de dessin ou de photo et comment elle est trop talentueuse (certaines le sont pour de vrai) et comment c'est trop trop bien. Dans un de ces blogs, une jeune fille explique qu'elle a fait une école de photo mais que bien évidemment, il faut avoir plein de sous pour la faire. Une autre qu'elle a fait une école de dessin mais, pareil, fort chère. 

    Je ne remets pas en doute une seconde leurs talents, c'est juste leur tranquille acceptation d'un état de fait qui ne les attriste pas plus que ça : si ton enfant ne pense qu'à dessiner, faire de la photo ou écrire, t'as intérêt à avoir un max de pognon pour pouvoir le recycler dans l'industrie de la mode ou de la pub.

    Sinon, il pourra utiliser l'écriture ou la peinture comme exutoire.

    * blof.

    Putain 100 messages !

    un petit anniversaire dont je souffle les bougies un peu entre moi et moi...

    Encore la bouffe, putain, on va finir par croire que j'aime manger !

    Cette semaine, testé :
    cake farine de châtaignes + pommes + noix (j'avais envie de goûts d'automne, c'est bizarre !) + tian tomates + courgettes (+ ail + thym de la terrasse) = on retourne au marché ce samedi, on s'est trop éclatés !!!!

    Panier du marché et bonnes régalades de la semaine

    Ce matin, au marché à la fraîche, voilà ce qu'on a chopé :
    des sardines
    1 douzaine d'huîtres
    des crevettes
    des moules
    des tomates bien grosses et bien rouges
    des courgettes
    2 melons
    des pommes délicieuses et toutes petites (on s'en est déjà régalés toute la semaine dernière)
    des oignons rouges (délicieux en tian et bien goûteux)
    1/2 lapin (que je vais cuisiner avec une marinade d'huile et d'herbes...)
    un truc que je ne connaissais pas chez le tripier

    et nous voilà bien contents de nous demander en douce ce qu'on va bien pouvoir cuisiner toute la semaine prochaine avec tout ça*...

    * Moins les crevettes + les huîtres + les sardines (marinade jus de citron + poivre du Sechuan + une pincée de coriandre fraîche éclatée aux ciseaux par-dessus, pas dégueu), qu'on vient de sacrifier joyeusement à notre apéritif du samedi de la canicule ! Enjoy !

    samedi 13 août 2011

    Exutoire, exutoire, est-ce que j'ai une tête d'exutoire ?

    Dans une note sur Le Postier de Bukowski sur Internet, lu que Chinanski utilise l'écriture comme exutoire.

    Encore un cliché abruti qui tourne en boucle et qui m'agace : les pauvres utilisent l'écriture comme exutoire, la littérature étant réservée aux riches qui savent. 

    Déjà qu'on est inondé des affres et malheurs et difficultés existentielles des malheureux Beigbeder et consorts, si en plus quand un prolo prend la plume on le traite d'exutoire !

    What did you expect ?

    « What did you expect ? »
    Uma Thurman, maquillée comme une idole païenne, pose la question au pauvre gars désarmé en face d’elle et on ricane in petto. Mais oui, pauvre imbécile, what did you expect ? Tu croyais vraiment qu’Uma Thurman te proposait, à toi, pauvre minus anonyme, de faire des choses ? Crétin !
    « What did you expect ? »
    La phrase tourne en boucle dans ma tronche et les yeux violemment peinturlurés d’Uma Thurman me jettent un regard froid et moqueur. Je dois être un tantisoit fragile en ce moment, parce que tout se fout un peu de ma gueule alentour. 
    Je trimballe ma petite parano tranquille jour après jour, le visage à peu près lisse. Je ne hurle pas, je ne vitupère pas comme ces gens totalement à côté de leurs pompes qu’on croise parfois. On ne sait pas à qui s’adresse leur colère qui déborde en vrac et on a peur qu’elle ne nous tombe dessus.
    Non, je suis calme, je fais avec, j’ai l’habitude, mais il n’empêche, on se fout de ma gueule. 
    Un exemple ? Ce matin, je me suis réveillée en entendant à la radio, sur France Inter, une dame me donner des conseils pour placer mon argent. 

    Mon argent. Ça évoque des pratiques saines d’économie domestique et de prudence. Encore un peu ensuquée, j’ai dérivé là-dessus : mon argent fructifie, mon argent est placé, mon argent rapporte, mon argent est bien élevé. 

    La dame de la radio a ensuite enchaîné sur les placements pour la retraite. Mon argent pour ma retraite. Un samedi matin. C’était un peu trop et j’ai éteint la radio.  
    Il se peut que vous fassiez partie des gens pour qui le concept « mon argent pour ma retraite » coule de source. Forcément, vous ne comprenez pas pourquoi la dame se foutait de ma gueule un samedi matin. 
    Il n’y a pas très longtemps, j’ai eu au téléphone des retraités que je croyais n’exister que dans les feuilletons sympathiques à la télé, où les familles sont toujours nanties d’une maison de famille avec jolie dégringolade de lierre sur la façade. Des retraités bien élevés pour la plupart qui abonnent leurs petits-enfants à une revue parce que lire, c’est bien. 

    Comme j’étais rétribuée fort chichement mais que je pouvais espérer toucher un peu plus de sous (mon argent ma retraite) en vendant plein d’abonnements, j’ai beaucoup discuté avec ces gens qui adorent parler de leurs petits-enfants et de leur avenir (leurs petits-enfants ont un avenir).

    C’était parfois un peu compliqué de les joindre, ces retraités, entre leur maison de campagne et leur résidence principale.

    Une dame m’a expliqué que ses petits-enfants étaient privilégiés, qu’ils avaient la chance de vivre dans un environnement privilégié. Le mot «privilégié » lui faisait plaisir, ça s’entendait. J’ai abondé dans son sens, l’ai bien caressée dans le sens du poil de sa vanité. Elle a accepté de prendre un abonnement supplémentaire pour ses petits-enfants. En me donnant ses coordonnées, elle a précisé qu’elle était chercheuse en mathématiques.

    Moi, je m’appelais Stéphanie Chevalier. Chevalier, c’est le nom que tous les téléconseillers emploient pour vous faire croire qu’ils sont bien blancs et bien français et ne pas vous effrayer. Je vous appelais chez vous, parce que votre fiche s’affichait sur l’écran de l’ordinateur devant lequel j’étais vissée de 10 heures à 14 heures et de 16 heures à 20 heures pour vous vendre un abonnement, voire plusieurs. Vous aviez les moyens et je n’allais pas vous empêcher de gâter vos petits-enfants.

    Souvent, je me faisais raccrocher au nez sauvagement. Les retraités n’aiment pas qu’on les dérange chez eux et ils se laissent parfois aller à des écarts de langage quand ils sont harcelés par des téléconseillers.

    Un retraité goguenard m’a demandé si j’appelais de Tunisie ou du Maroc. J’ai ri même si j’avais en sourdine l’impression qu’on se foutait de ma gueule.
    « What did you expect ? »

    vendredi 12 août 2011

    Mais ?

    Existe-t-il un partenariat Le Figaro-France Inter ?

    En ce moment, sur France Inter, dès qu'il s'agit d’interviewer un journaliste (si si, ça se fait), la plupart du temps, il s'agit d'un journaliste du Figaro

    Ce journal étant tout de même un journal d'opinion qui ne s'en cache pas, j'avoue que ça me chiffonne un peu.







    mercredi 10 août 2011

    « Votez ! » qu'on vous dit

    En revenant l'autre jour d'une petite balade cycliste, nous fûmes alpagués par un monsieur qui nous enjoignit d'aller voter pour choisir notre candidat socialiste. 

    Je ne perds pas de temps avec les militants convaincus, en général, ça m'épuise, ils disposent de mitraillettes à mots. 

    Je suis donc restée en retrait, laissant mon mari se charger du bla bla. J'ai tout de même failli m'en mêler lorsqu'un jeune a glissé dans le feu de la discussion : « Raison de plus pour aller voter ! »

    Ta perplexité et tes doutes, le jeune-homme-qui-sait sait ce que tu dois en faire. J'ai toisé le freluquet, bien nourri et bien éduqué, et j'ai préféré passer mon tour. Parce que des comme ça, il y en a à tous les coins de rue qui t'expliquent comment ils ont tout compris et toi pas, comment ils savent et toi pas et plus ils sont jeunes, plus ils sont péremptoires.

    Si tu savais, jeune homme bien sous tous rapports épargné par les dures réalités de la vie, comme j'aimerais savoir ce qu'il convient de faire, et comme ça rendrait ma vie plus simple !

    mercredi 27 juillet 2011

    Je veux bien travailler mais je me demande si ça ne rend pas idiot

    Les collègues de boulot, drôle de race, faut se méfier, s'ils peuvent, ils vous tuent.

    L'autre matin, tête un peu dans le cul, je monte dans le bus et je dis bonjour à une fille que je vois tous les jours vissée à un bureau pas loin du mien, vendre des abonnements de 10 heures à 14 heures et de 16 heures à 20 heures (avec une pause de dix minutes toutes les deux heures). Mais il y avait trois de mes collègues dans le fond du bus et je ne les ai pas vus.

    En descendant du bus, comme je me rends compte de leur présence, que je ne veux pas non plus m'imposer dans leur trio, respecter leur intimité, je lance « Bonjour ! » pour les saluer tous les trois d'un coup, polie mais distante. 

    Personne ne répond à mon salut, mais j'entends des grommellements sur ceux qui ne disent pas bonjour, rien de bien franc ni de bien défini. Je me demande s'il faut que je prenne le taureau par les cornes, leur expliquer la situation : je les ai pas vus, sinon, bien sûr, je les aurais salués dans le bus, je n'aurais pas osé les ignorer. Mais finalement, m'imaginer m'embrouiller dans des explications tarabiscotées pour faire amende honorable me rebute alors je trace ma route, les laissant mariner dans leur triste jus.

    Les mêmes que partout, avec cette envie permanente de trouver quelqu'un à emmerder, cette propension pénible à faire tourner la vie à l'aigre. Compliquées, les relations avec les humains, putain ! La moindre incompréhension et il te vous sautent direct à la jugulaire ! Bon, pour cette fois-ci, je m'en suis bien sortie, mon contrat prenait fin le jour même. OUF !

    N'empêche, dans les transports en commun le matin, le nombre de bonnes femmes qui prennent un malin plaisir à déchirer à belles dents  leurs collègues absentes, c'est un peu flippant... Sans compter toutes ces rodomontades et ces bla bla sur leurs soi-disant super compétences et leur sempiternel avis sur la situation... La vie de bureau dégage des émanations toxiques ou bien elles étaient déjà fort bêtes avant de se lancer dans la carrière ?


    Quand j'ai travaillé comme grouillote dans une cantine d'entreprise, un pauvre abruti m'a traitée de voleuse parce que j'étais au bas de l'échelle, qu'il s'était fait remonter les bretelles parce qu'il ne payait pas sa note et que je lui avais démontré que le montant de son chèque ne couvrait pas sa dette. Il aurait fallu que je le laisse m'accuser d'avoir mis son chèque dans ma poche, et donc, ce sinistre échantillon d'humanité a fini par me menacer de perdre ma place dès la semaine suivante. Heureusement, c'est moi qui ai rendu mon tablier, être payée une misère pour travailler comme une zombie, faire des heures sup non payées et se faire en plus chier sur la gueule par des bureliers imbéciles, merci bien !

    lundi 25 juillet 2011

    L'espèce humaine

    Je viens de vivre une assez passionnante expérience : travailler dans un centre d'appels.

    Je ne l'avais jamais fait et je me pose une question : si vous détestez tant que ça qu'on vous contacte par téléphone, pourquoi vous décrochez ? 

    J'ai eu affaire à un nombre assez effarant de vieux râleurs et de vieilles énervées, touts contents d'avoir quelqu'un sur qui se défouler (j'en ai quand même envoyé une se faire foutre, pour 9 euros de l'heure, faut pas non plus exagérer !). 

    Il faut savoir que lorsque vous êtes contacté par un centre d'appels, un message vous serine pendant un certain temps que vous allez être connecté à votre correspondant, c'est à ce moment qu'il faut raccrocher, les gens, pas quand un être humain sous-payé et qui subit pendant 8 heures un imbécile boulot vous prend en ligne. 

    Trop facile de lui cracher à la gueule ou de déverser dans ses oreilles le fruit de vos ruminations sur le marketing direct : il s'en fout, l'être humain exploité et sous-payé, il fait son boulot pour payer son loyer et croyez bien que s'il pouvait faire autre chose, il le ferait bien volontiers, d'ailleurs, si vous avez une idée, n'hésitez pas à la lui communiquer, ça sera plus constructif que vos éructations et vos gros mots, tas de chafouins pathétiques ! 

    Autre chose, la personne que vous avez au bout du fil n'a pas non plus à se farcir vos accès de colère ou vos blagues spirituelles (on le sait que vous êtes intelligents et finauds, bien plus évidemment que la pauvre merde de téléconseillère à qui vous allez pouvoir prouver à quel point vous êtes une créature d'élite). 

    Est-ce que vous parleriez comme ça si vous n'étiez pas bien à l'abri dans votre maison cachés derrière votre téléphone, tas de trolls téléfoniks ?
    Encore un truc qui va me réconcilier avec l'espèce humaine, ça, tiens !

    jeudi 14 juillet 2011

    Mathieu Amalric

    Encore une énigme pour moi. 

    Que ce monsieur au charisme de fromage blanc au physique ingrat cartonne me laisse pantoise. 

    On a jeté un œil perplexe (ils se foutent de notre gueule, tu crois, c'est exprès que c'est très con ?) ce soir sur Un Homme un vrai (je crois qu'avec un titre comme ça, faut tout de suite penser au deuxième degré cultivé et très fin). Barbe en poils pubiens, jeu digne d'un roman photo (à peu près quarante expressions par scène, un peu comme un catalogue, voyez), que même quand il grimpe en montagne, on a envie de lui crier : « Allez, c'est bon, saute ! y'a le matelas, aie pas peur ! », et tout à l'avenant, notamment, une assez grotesque coupe de cheveux et une non moins grotesque panoplie de montagnard over chic (que des trucs qui grattent en laine vierge, pas le genre à donner dans le Quechua ou la polaire). Bref, un monument dans son genre. 

    On avait tenté de regarder avant un autre film du gang Larrieu (ils s'y mettent à plusieurs, en plus, ces malfaisants !), Peindre ou faire l'amour et on a vite vite zappé, devant l'emmerdifiant de la chose. C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, on préfère les laisser entre eux, tellement on se sent de trop.

    Quand au film avec Amalric le grand, les sapins y étaient fort bien.

    mardi 12 juillet 2011

    Tout va bien, dormez, braves gens !

    Un message qui m'a vraiment retourné les tripes.

    Dans le monde de l'édition et de la presse, la précarisation est une vraie gangrène, ce n'est une bonne nouvelle pour personne. 

    Vous me direz, ils n'avaient qu'à devenir avocats ou grands serviteurs de l’État, s'ils voulaient gagner de l'argent, ça leur apprendra, à ces rêveurs, à ces loseurs !

    Boulot très chiant avec organisation orwellienne

    En ce moment, je suis en train de lire 1984 (comme tout le monde, je croyais l'avoir lu, mais comme tout le monde ou presque, j'en avais surtout entendu causer). Ça m'aide dans ma vie de merde de tous les jours pour garder la distance qu'il faut.

    Et surtout, ça me fait marrer, tous ces gens qui s'en sortent, qui réussissent à passer entre les gouttes et qui pensent que tout cela est finalement assez logique et que si l'on se comporte bien et que l'on accepte les règles du jeu, le vent mauvais nous épargnera. 

    Quelles sont les règles ?
    Où est l'arbitre ?

    mercredi 29 juin 2011

    Précarité ou chômage, mon coeur balance...

    Retour dans le monde de le travail avec un travail en intérim au SMIG sur une plate-forme d'appels. Au moins, je ne risque pas d'y prendre goût ! 

    Oups, j'aurais pas dû dire ça, ça pourrait froisser des susceptibilités et laisser accroire que le chômeur est décidément une sale race de feignasse !

    mercredi 22 juin 2011

    Joe Strummer

    Un doc sur Joe Strummer sur le câble, vraiment intéressant et bien fait. 
    Ça m'a remis un peu la pêche (je cherche désespérément la lumière, ces temps-ci, avec toutes ces conneries insalubres qui encombrent).

    vendredi 17 juin 2011

    La chanteuse, le couturier et la télé

    J'avoue, je suis totalement hermétique au charme de lady Gaga. Musicalement, esthétiquement, elle m'indiffère. L'hystérie qui l'accompagne dès qu'elle cligne un cil me plonge dans des abîmes de perplexité.

    Encore un signe de mon mauvais esprit, sans doute.

    L'autre soir, à la télé, le gracieux Karl Lagerfeld bavait comme un fou sur la fameuse mondialement célèbre chanteuse aux ongles démesurés. 

    Il lui a même fait cadeau d'un iPad doré (Karl est réputé pour son bon goût) et d'un dessin. Et pour montrer comment c'est pratique un iPad, il a pris des photos de la jeune femme et après, de son doigt ganté, il a fait défiler les photos sur l'écran tactile. 

    Il s'en passe des choses, à la télé !

    Pendant ce temps, Michel Denisot affichait un sourire béat.

    Nous, devant notre poste, on se sentait un peu de trop, décalés et vaguement escroqués.

    Notre vieille télé pas du tout plate va bien finir par tomber en panne. Pas sûr qu'on en rachète une autre tant le temps que nous consacrons à ces émissions nous laisse un goût un peu amer.

    mardi 7 juin 2011

    Souffrance en France, Christophe Dejours

    « Ce que révèle mon enquête sur la servitude volontaire en système néolibéral, c'est que la majorité des gens peut être enrôlée au service d'un système dont pourtant elle désapprouve profondément les méthodes. Et elle montre - ce qui est le plus frappant - que la mobilisation peut être obtenue sans usage de la force. »

    « Sans usage de la force, on obtient de la plupart d'entre nous que nous apportions  notre concours à un système qui accroît les inégalités et les injustices et inflige la souffrance à autrui jusqu'à provoquer des suicides. »

    Là, c'est juste la préface, m'est avis que je ne vais pas trop rigoler en lisant la suite, mais bizarrement, en ce moment, j'ai du mal avec le futile et le léger.

    lundi 6 juin 2011

    Le chômage, pourvoyeur de questions...

    Qui décide de l'échelle des salaires ? 

    Qui a décidé que certains boulots devaient être mal payés et d'autres outrageusement payés ?

    Le but de la démocratie est-il de réduire en esclavage une partie de la population ?

    Petite satisfaction du jour

    J'ai reçu le paiement de la moitié de mes heures supplémentaires. Bon. Comme mes ex-employeurs ont également revu à la hausse mon taux horaire (après que j'ai protesté parce qu'ils avaient tenté dans un premier temps de me payer encore moins que le pauvre taux horaire prévu au contrat, qui ne tente rien n'a rien...), et que pour ce faire, ils ont calculé un taux légèrement supérieur audit taux initialement accepté de part et d'autre (respecter un contrat écrit, je veux dire, qui fait encore ça, de nos jours ?), je vais laisser les choses en l'état. 

    Ça me fait rire quant M. Xavier Bertrand prend sa tête de Bisounours pour évoquer les milliards (au moins) d'offres d'emploi non pourvues dans la restauration. Tu irais, toi, te faire esclavagiser pour encore moins que ça dans un boulot ingrat ? Reconnais que tu te poserais au moins la question, non ? 

    Monsieur Bertrand, dans son monde, c'est normal, faut croire, qu'une partie de la population soit sous-payée dans des boulots de merde, tant la valeur travail en elle-même est une reconnaissance.

    vendredi 3 juin 2011

    The Navigators

    Vu hier soir The Navigators, de Ken Loach.

    Ça raconte, vous vous en souvenez, le démantèlement de British Railways dans les années 90. De bons moments de rigolade  : des gars de la même équipe qui se retrouvent d'un coup d'un seul faire partie de deux entreprises concurrentes, sommés par leur petit chef, surnommé Harpic, de ne pas communiquer, histoire de respecter les saines lois de la concurrence. Rien que la façon dont Harpic se gargarise du mot « concurrence »...

    Et une anecdote qui m'a rappelé des choses : le balayeur, après privatisation, est obligé d'acheter son seau, sa serpillière et ses produits ménagers pour faire son boulot . Dans mon dernier (court) boulot, il eût fallu que je fournisse le grille-pain, les bouteilles Thermos et divers autres ustensiles. Ma collègue, lors de ma formation, m'a ainsi dressé une liste des trucs qu'elle amenait de chez elle pour bosser. Pas une fois elle n'a indiqué qu'elle trouvait que c'était un peu gonflé de la part de son employeur de ne pas fournir le matériel nécessaire.

    Il faut dire que lors de mon embauche, on m'a fait remarquer deux fois qu'on me prêtait un véhicule pour travailler. J'ai bien relevé, pas commenté, mais je n'en pensais pas moins. 

    Le véhicule en question, un utilitaire avec cellule frigo à l'arrière, je l'utilisais uniquement pour transporter de la cuisine centrale au restaurant-self les plats préparés et les denrées. 

    Si j'ai bien compris, déjà qu'il faut payer pour travailler (c'est-à-dire faire des heures supplémentaires non payées), bientôt, il va falloir fournir le véhicule de travail... Vivent l'entrepreunariat, l'initiative et la flexibilité !

    Pour le moment, toujours pas de nouvelles de mes heures supplémentaires non payées, j'attends encore un peu et puis je m'énerve pour de bon : je vais rédiger un courrier circonstancié à l'inspection du travail. On va encore dire que je suis une rebelle...

    mardi 24 mai 2011

    Cinéma

    La Terrasse, d'Ettore Scola. 
    Il est passé hier soir sur le câble et on l'a regardé, bien contents d'entendre causer italien (surtout moi). 
    À force de berlusconeries, on en vient à oublier que les Italiens sont cultivés et drôles, ce que ce film désenchanté et un peu amer par ailleurs confirme et au-delà.

    jeudi 19 mai 2011

    Se lever tôt, bosser dur et se faire arnaquer...

    J'ai reçu ma fiche de paie pour ma semaine en tant qu'employée de restauration. 

    Le taux horaire indiqué sur la fiche de paie est inférieur à celui indiqué dans le contrat et, bien sûr, mes heures supplémentaires ne sont pas prises en compte.

    Moralité : boulot de merde déjà payé en soi une misère, mais en plus, tu es censé travailler gratos (pour montrer que tu es motivé ou je ne sais quelle connerie du genre). 

    Si encore il s'agissait d'un boulot qui te gratifie d'une manière ou d'une autre, mais non. Du pur labeur inintéressant où tu te fais en plus chier sur la gueule par des bureliers persuadés qu'ils ne seront jamais à ta place et que si tu y es, à ta place, c'est que tu l'as bien cherché et que tu es une tâche.

    J'ai envoyé une belle lettre de protestation en recommandé avec AR. 

    Je précise que la société qui essaie de m'estamper de belle manière n'est pas une petite affaire au bord du gouffre mais une grosse machine, avec des bénéfices et tout le bazar. 

    Plus ça va, plus ça va, moi je dis... Et je dois dire que je regrette encore moins d'avoir mis les bouts et de ne plus travailler pour ces margoulins.

    samedi 14 mai 2011

    Pas de relâche pendant le week-end

    Rendez-vous encore bien sympa cet après-midi avec une dame qui recrute mais elle ne sait pas trop qui ni pourquoi... Comme je lui fais remarquer que l'annonce Pôle Emploi ne correspond pas avec ce qu'elle me présente du poste (annonce Pôle Emploi : vendeuse en libraire ; poste proposé par la dame : manutentionnaire), elle s'arcboute et on sent qu'elle entend bien que l'éventuelle employée se tienne pour dit tout de suite qu'elle est la chef et que la chef a toujours raison.

    En gros, elle m'a intensément découragée d'accepter le boulot et je dois dire que je me suis vite laissé convaincre qu'on n'avait pas grand avenir ensemble. Les petits chefs, j'ai déjà donné, merci !

    La petite employée qui ne perd pas une miette de  l'entretien (elle participe au processus de recrutement ou un truc du genre), prend tout cela très au sérieux et me regarde avec satisfaction. Servilité et fayotage bien dégueulasses. La médiocrité et la malfaisance tiennent vraiment le haut du pavé, ces jours-ci, ou c'est moi qui déraille ?

    mardi 10 mai 2011

    Encore une expérience bien intéressante...

    Je me démène pour rentrer dans le flux des travailleurs et parfois, ça marche. 

    J'ai donc été contactée suite à une candidature enthousiaste (en gros, j'ai surtout et avant tout besoin d'un travail pour payer mon loyer, pour être honnête, mais par les temps qui courent, il faut pratiquement simuler un orgasme à l'idée de travailler, y'a des baffes qui se perdent). 

    J'ai donc dégoté un boulot bien intéressant dans une cuisine centrale (à moi les quintaux de tomates et de carottes à éplucher et énucléer !) puis comme dame de cantine dans un self d'entreprise pour de bien sympathiques bureliers dans une banque. 

    Bien marrant, comme expérience, parce qu'il faut en fait se faire greffer des membres supplémentaires pour tenir la cadence qu'on te demande de tenir. Et que les bureliers te parlent avec une condescendance certaine, parce que tu es certainement une pure conne pour te retrouver là où tu es. Je confirme. 

    J'ai donc finalement rendu mon tablier et souhaite bien du courage aux femmes qui tiennent le rythme et se font prendre pour des sous-connes tous les midis par des espèces d'engeances.

    J'avoue, le plus dur, c'était de travailler comme une tarée (pas possible de prendre plus de 10 minutes pour manger, alors que mon contrat stipulait une pause de 30 minutes), pas possible non plus de prendre le temps de faire pipi, juste marner marner marner marner marner. 

    Tout ça pour tomber en fin de journée, quand ton T-shirt est  trempé de ta sueur de travailleuse sur les rotules, sur les becs des nanas de l'encadrement. Elles n'aiment pas trop qu'on fasse des heures sup, surtout si on a demandé à se les faire payer, parce que les autres nanas, quand elles font des heures sup (et elles en font, elles sont motivées et le boulot, ce n'est pas ce qui manque), elles ne se les font pas payer, elles sont censées prendre des repos compensateurs... qu'elles ne prennent jamais... Elles bossent donc à l'œil.

    Tout ça pour le SMIC... 

    Ça laisse songeur... 

    Comme je ne me voyais pas me jeter plus en l'air que ce que je faisais déjà et que j'ai senti que nos relations allaient très vite se dégrader si je faisais des heures sup tous les jours, j'ai préféré qu'on en reste là. 

    La nana que j'étais censée remplacer, non seulement elle le tenait, le rythme, mais en plus, elle se cognait minimum deux heures sup gratos par jour parce qu'elle arrivait tôt tous les matins pour  améliorer l'ordinaire des bureliers. J'avais d'ailleurs été vivement encouragée à faire de même (« c'est toujours meilleur quand c'est fait maison »). Sauf que la question du temps que ça prend et de qui le paye n'avait pas été abordée (certainement par excès de délicatesse).

    No comment...

    lundi 9 mai 2011

    A Télérama, ils connaissent mieux les ouvriers que la gauche bobo et bien-pensante

    Je vous livre ça en vrac :

    « Les ouvriers se méfient de la gauche bobo et bien-pensante, et un « racisme social », affirme Lefevbre, une sorte de mépris du « peuple » par les intellectuels, sévirait en sens inverse, dont Nicolas Sarkozy a tiré le plus grand profit. »

    Il s'agit d'un article paru dans Télérama du 7 au 13 mai 2011. Notez l'utilisation du conditionnel et des pincettes dans un cas et celle du présent dans l'autre.

    lundi 25 avril 2011

    Il t'a apporté du chocolat, le lapin ?

    Demain, premier entretien depuis des lustres, j'espère que je ne vais pas me transformer en chose rampante et pathétique prête à tout pour obtenir un emploi rémunérateur.

    Hier soir, on a regardé un documentaire sur mai 1981 (à presque un an des élections, bien se souvenir comment les socialistes l'ont mis profond au peuple de gauche, ça ne peut pas faire de mal).

    Dans ce documentaire, l'ami Gattaz prenait un air finaud pour causer du ministère du temps libre mis en place par le premier gouvernement socialiste. Il expliquait avec ironie et un peu un air de maquignon qu'avant de penser au temps libre, il fallait penser au travail.

    L'air dont il disait ça, vous vous sentiez de gauche tout de suite, même si vous aviez eu des doutes à un moment, parce que ça sentait le travail des enfants sans pied et sans main, l'épanouissement dans le travail et toutes ces choses qu'on aimerait que les gens qui les disent aient un jour travaillé comme des mongoliens pour un SMIC ou des queues de cerise avant de les dire, juste pour voir la gueule qu'ils tireraient, ces épanouis dans la joie de l'effort.

    mardi 5 avril 2011

    Un peu de vocabulaire

    Un mot qui me sort par les trous de nez : réinsertion. 

    On me le sert à toutes les sauces en ce moment. À peine te fais-tu éjecter de la cohorte des travailleurs que les réinséreurs se mettent en branle, sourire plein de commisération en bandoulière. Ils veulent ton bien et ont bien l'intention de te le faire savoir. 

    Moyennant quoi des individus qui ont compris le sens du vent te font la leçon (n'oublie jamais que tu es du mauvais côté de la barrière). 

    Il y a plusieurs sortes de réinséreurs mais globalement, ils partent du principe que tu as tout faux (mauvais côté de la barrière) et qu'ils ont forcément raison (bon côté de la barrière). Ils sont sur un créneau porteur (vu le nombre de mongoliens de ton espèce qui s'obstinent à se retrouver du mauvais côté de la barrière) et tu es leur terrain de jeux.

    Ils ont dû lire des livres ou voir des films, en tout cas, ils te connaissent, ils savent comment faire pour régler tes problèmes. Ils sont plus intelligents que toi, n'oublie pas.

    Que tu aies travaillé auparavant, ils s'en foutent, que tu aies des diplômes, ils s'en foutent, que tu aies atteint l'âge adulte depuis un certain temps, ils s'en foutent : ils sont là pour te réinsérer.

    Certains te répéteront le mot à loisir, des larmounettes tremblotant au bord de leurs yeux. La première fois, tu auras le réflexe de te demander pourquoi on te sort des mots qui fâchent comme ça, pourquoi ces larmes et pourquoi diantre te filer ce rôle nullos dans ce mélo inepte. 

    C'est que c'est plus rassurant pour le réinséreur de se persuader que tu y as forcément mis du tien, que la situation qui t'échoit ne peut absolument pas lui tomber sur le carafon. Lui, il a tout compris et il est bien plus intelligent que toi. Il anticipe et prévoit et question insertion, c'est un champion. 

    Alors que toi, il faut bien le dire, tu désoles un peu les bonnes volontés. 

    Comment ça tu as fait des études, tu causes trois langues, tu maîtrises l'informatique et ta langue maternelle ? Ah mais ça ne suffit pas, il y a les savoir-être aussi (maintenant qu'on ne peut plus reprocher aux gens leur manque de formation, on va leur reprocher leur personnalité, leur manque de niak, bref, leur infernale et crasse  inaptitude sociale) 

    L'autre jour, une prof de philo se désolait à la radio : ses élèves issus de milieu modeste manquent cruellement d'aisance sociale et ça va les desservir dans leur future carrière, il est donc urgent qu'ils aient plus d'heures de philo (elle était prof de philo, on peut donc en inférer que son discours dissimulait une forme de logique).

    Tout le monde est bien d'accord : Liberté, Égalité, Fraternité, du baratin, des foutaises pour faibles et désinsérés, haro sur les inaptes sociaux ! Vive la loi de la jungle et les réinséreurs ! 

    Le rêve : une société composée de 50 % de réinséreurs qui oeuvrent dans la bienfaisance face à 50 % de désinsérés et d'inaptes sociaux, qui ne rêvent que d'une chose : qu'on les réinsère dans le meilleur des mondes...